2e semaine: Dingboche - Thame


Lundi 1er novembre: Dingboche (4350 m) - Dughla (4620 m) - Lobuche (4930 m)

Dénivelé: +580m
Horaire: 3h45 total, 2h15 de marche

Maud
La nuit a été bien étoilée, il a gelé à l'intérieur et à l'extérieur de la tente. Le ciel est entièrement bleu, pas un nuage, mais le vent du nord souffle fort sur le sommet du Lhotse qui fume d'un immense panache de neige. Nous partons vers 8h30 en montant en direction du chorten. Il fait chaud, car le vent ne souffle pas encore à ces altitudes. Nous débouchons sur un immense plateau où pâturent des yacks. L'herbe est jaune et rase, elle contraste avec le noir des rochers, le blanc de la neige et le bleu du ciel. Le ciel d'ailleurs qui devient de plus en plus foncé au fur et à mesure que nous montons en altitude.
Le chemin monte doucement à flanc de coteau avec le Pumori en face. Nous arrivons à Duglha où nous nous restaurons de crêpes au fromage et de patates, chou et carotte au curry. Comme d'habitude c'est très bon. Nous repartons à l'ascension de la moraine du glacier de Khumbu, 1h de rude montée dans la poussière. Au sommet de la moraine se trouve un mémorial pour les morts à l'Everest, quelques noms célèbres sur les plaques qui ornent les stupas. Nous repartons le long d'un plateau pour rejoindre Lobuche, petit village coincé entre les moraines à 4900m d'altitude.
Nous sommes fatigués, l'impression de marcher depuis 7-8h alors que nous n'en avons fait que 4 ! L'altitude y est pour quelque chose, mais nous n'avons ni maux de tête, ni nausées, donc tout va bien. Nous installons la tente sur une esplanade poussiéreuse, pas le choix. Je profite des derniers rayons de soleil pour écrire, il est 15h30 et toujours pas de nuages. Le soleil glisse derrière la montagne ... un coucher de soleil sur le Nuptse ? Peut-être ?

Alain
Une grosse journée nous attend, avec 600m de dénivelé. Nous commençons par une raide montée au-dessus du village jusqu'au chorten.Là, la vue se dégage sur la vallée et apparaissent de nouveaux sommets, dont le Lobuche Peak. Nous cheminons sur un vaste plateau à l'herbe rase, dans une ambiance extra-terrestre! Nous franchissons la rivière et atteignons Dughla: 2 lodges dans une ambiance de station de skis! Une cinquantaine de trekkeurs de toutes nationalités se restaurent à mi-chemin de Lobuche. La vue sur l'Ama Dablam est splendide, sur l'épaule au-dessus du sérac suspendu nous voyons plusieurs tentes jaunes. Le camp de la cordée aperçue l'autre jour? Il faut monter maintenant jusqu'à la moraine frontale du Glacier du Khumbu: 200m raides. Lentement, nous ne sommes pas essoufflés. En 1 heure nous atteignons les stupas, monuments funéraires en hommages aux victimes de l'Everest. Je trouve celui de Scott Fischer, mort dans la débâcle de 1996. Émotion! Le chemin est maintenant plat, le Pumori est bien visible. Malgré l'acclimatation d'hier à 4850 m, l'altitude se fait sentir. Les jambes sont lourdes, cotonneuses, la démarche est hypnotique et automatique. Nous sommes un peu fatigué et le cerveau débranche.
Nous entrons lentement dans ce qui ressemble à un "sanctuaire". Nous longeons le glacier, invisible, et sommes sous le Nuptse. A l'arrivée, j'ai un peu l'impression d'être ivre. Nous attendons de savoir où nous allons camper. Toujours pas un nuage! Pourvu qu'il en soit ainsi demain!
Lobuche a des allures d'un vaste champ de foire: peut-être 200 personnes dispersées dans des tentes occupant tous les emplacements de camping disponibles, dans les tourbières asséchées, ou alors autour des lodges comme nous, avec l'odeur âcre des bouses des yaks séchées se consumant dans les poêles. Ça parle toutes les langues, les gens vont ou viennent du Kala Pattar, bref, on se croirait en partance pour le Mont-Blanc depuis le Goûter ou les Cosmiques!

 

Mardi 2 novembre: Lobuche (4930 m) - Gorak Shep (5140 m) - Kala Pattar (5545 m)- Lobuche (4930 m)

Dénivelé: +615m -615m
Horaire: 7h10 total, 6h15 de marche (2h10 pour Gorak Shep, puis 2 h jusqu'au sommet)

Maud
La nuit à 4900 a été fraîche, -10°C à 6h30. Les Français ont fait un raffut d'enfer à 5h du mat et ont réveillé tout le village. Nous déjeunons à 7h dans la tente, il fait -6° et partons à 7h30. Il fait froid et le bout des pieds et des mains ont de la peine à se réchauffer. Nous remontons le long de la moraine un sentier facile, de plus le soleil arrive et nous réchauffe. Ensuite cela commence à se gâter, primo il faut monter sur la moraine, deusio la traverser, soit 1h de montées-descentes dans des blocs entre 5000 et 5200m. Nous arrivons enfin à Gorak Shep où nous nous arrêtons pour boire un thé et manger une barre. Le sommet du Kala Pattar est juste devant nous: une jolie petite colline avec un sommet rocheux noir.
Nous traversons le lac asséché pour ensuite attaquer la montée, soit 425m de dénivelé pour atteindre le sommet à 5545m. Il nous faudra 2h d'effort et de petits pas pour atteindre notre but. J'avais l'impression que mon coeur allait exploser, mes poumons imploser et que j'allais piquer un roupillon à chaque pas. Heureusement Alain était là et m'a aidé à monter avec un gentil petit rythme. Cela valait la peine, car arrivé au sommet c'est ... incroyable, génial, sublime, magnifique. Enfin il n'y a pas de mot assez fort pour décrire ce que l'on ressent avec tous ces sommets autour de nous. C'est un rêve que se réalise et nous profitons pleinement de ce moment. Séance photos et petit pic-nic, nous n'avons pas très faim, avant de redescendre.
Un dernier regard sur la pyramide noire de l'Everest, c'est quand même quelque chose, une masse au milieu de sommets blancs et bien moins hauts. Cette image restera à jamais gravée dans nos esprits.
35 minutes pour rejoindre Gorak Shep où nous mangeons quelques fruits secs avant de retraverser cette fichue moraine: un calvaire de 2h avant d'atteindre Lobuche complètement off. Il est 14h30 et nous profitons de la dernière heure de soleil pour nous décrasser et enlever les kilos de poussière qui nous collent à la peau.
Mon Dieu quelle journée, je suis crevée et ne peux imaginer ce que pourrait être le Parchamo avec 700m de dénivelé et d'altitude en plus! On verra cela plus tard. Nima nous a fait une excellente tarte aux pommes pour le dessert avec une tasse de thé, c'est parfait !

Alain
Après une autre nuit glaciale (-10°C), nous déjeunons rapidement dans la tente et partons. Les pieds sont gelés! Mais le soleil nous rejoins bientôt alors que nous longeons la moraine. Nous franchissons pour la 1re fois la barre des 5000 m ! Il s'agit ensuite de traverser pendant 1h une moraine transversale, ça n'est pas de tout repos! Mais le paysage qui s'ouvre petit à petit - Pumori, Nuptse, avec son profil caractéristique, et l'Everest - donne l'impression d'entrer dans un lieu vénéré, ou vénérable!
C'est ensuite Gorak Shep et son lac asséché (NB: emplacement du camp de base de l'
expédition suisse de 1952), quelques lodges et une pause bienvenue. Bien que nous n'ayons aucun signe de MAM, l'altitude se fait sentir et nous sommes déjà bien fatigués. Un thé et ça repart! Nous pouvons observer toute la montée du Kala Pattar, mais le sommet visible n'est... qu'une antécime! Je retrouve un bon rythme et je grimpe bien. Maud se laisse distancer. Je l'attends et nous finissons l'ascension ensemble. 5545m! Dieu que c'est long, et haut! Mais le spectacle en vaut la peine, et nous le méritons!
L'immense pyramide noire de l'Everest semble réellement gigantesque! Dire qu'elle culmine 3300 m au-dessus de nous! Cela laisse songeur. Séance photos, un petit casse-croûte et nous partons. La descente est vite avalée, je jette de temps à autres un dernier coup d'oeil à Sagarmatha. Nous ne sommes pas prêt de la revoir de sitôt, du moins d'aussi près, moins de 10km! La rentrée se poursuit, longue et interminable. Nous sommes crevés! Mais quelle journée!

 

Mercredi 3 novembre: Lobuche (4930 m) - Dzonghla (4830 m)

Dénivelé: -100m
Horaire: 2h30 total

Maud
Après une bonne nuit de sommeil, nous profitons de déjeuner avec les 1ers rayons de soleil. La température augmente rapidement et fait fondre la glace sur la tente. Branle-bas de combat pour enlever la toile supérieure car il commence à pleuvoir à l'intérieur ! Nous quittons Lobuche vers 8h30 avec toutes nos affaires et porteurs. J'ai attrapé un sale rhume sur le Kala Pattar, cela n'aide pas à trouver son souffle lors des côtes. Il faut dire que nous sommes toujours entre 4800 et 4900m. Il fait beau, mais de petits cirrus voilent un peu le ciel. D'après Kaje c'est signe de mauvais temps qui arrivera à la fin de la semaine avec la nouvelle lune. Espérons qu'il ait tord, car sinon le trek risque de se transformer en cauchemar aquatique.
La marche jusqu'à Dzonghla est facile, un flanc de coteau avec de petites montées-descentes. Nous passons au-dessus du Tshola, un lac de montagne turquoise qui semble gelé. Nous arrivons à Dzonghla qui se limite à 2 lodges, 1 toilette, 3 zones de camping. Situé sur un plateau herbeux à 4850m entouré de montagnes d'environ 6000m, c'est un endroit très reposant.

Alain
La nuit fut moins froide, nous avons assez bien dormi. Ou est-ce l'accoutumance au froid? Ou la fatigue qui commence à se faire sentir? Ce matin, Maud est bien enrhumée, la pauvre! Et les gouttes nasales ont gelé pendant la nuit! Ça donne une idée de l'ambiance! A 7h30 le soleil arrive et dégivre la tente qui commence à perler. Nous sortons les affaires, mais dehors c'est le règne de la poussière. Toutes nos affaires sont poussiéreuses, peu de choses y ont échappé! Les habits sont bruns et les mains super-sèches!
Nous partons en légère descente, à flanc de coteau, puis bifurquons dans la vallée menant au Cho La. C'est très beau. Dzonghla est sur un vaste plateau herbeux, très reposant psychologiquement. Pas de monde, pas de poussière! On fait sécher et nous aérons nos affaires, car tout est humide. Maud profite pour se reposer, quant à moi je grimpe sur une petite colline pour apercevoir le chemin de demain. J'en profite pour observer aux jumelles les cordées sur le Lobuche (NB: Lobuche East). Une cordée semble "pétouiller" dans une pente à la descente. En une demie-heure, rien ne bouge. J'espère qu'il n'y a pas de problème! Retour au camp, décrassage. Les nuages sont de retour, nous sommes donc confinés dans la tente. Bataille navale et Morpions!

 

Jeudi 4 novembre: Dzonghla (4830 m) - Cho La (Chhugyuma La, 5420 m) - Dragnag (4690 m) - Gokyo (4750m)

Dénivelé: +650m -730m.
Horaire: 7h total, 6h15 de marche (2h40 pour jusqu'au col)

Maud
La 1ère partie de la nuit fut bonne, ensuite le froid nous a saisi et c'est avec bonheur que nous accueillons le soleil à 7h ! Très vite l'atmosphère se réchauffe et nous permet de déjeuner dans les prés de Dzonghla.
Nous quittons le village vers 8h30 pour monter dans les prés et le long de la rivière en direction du Cho La. Vers 5300 m nous empruntons une vire dans une barre rocheuse, pas de difficultés majeures, quelques blocs à escalader. Les porteurs avec plus de 30 kg sur le dos nous impressionnent, ils doivent avoir des pieds de chamois ! Nous arrivons sur le glacier, la neige crisse sous les souliers, pas besoin de crampons, le glacier est bien recouvert et presque plat. Des envies de snowboard se font sentir, je place mes virages sur la pente de neige qui descend d'un sommet tout proche ... Arrivés au col, le glacier s'arrête et fait place à des éboulis. Nous nous arrêtons pour un pic-nic au soleil et à l'abri du vent. Nous sommes à 5420 m et il fait délicieusement doux, c'était même la fournaise sur le glacier !
C'est parti pour une longue descente en direction de Dragnag, 2h à travers les pierriers et les champs. Nima voulait camper là, mais nous convainquons Kaje de poursuivre jusqu'à Gokyo. Petit palabre et nous voilà repartis. Nous traversons le glacier Ngozumpa qui ne ressemble en rien à nos glaciers. C'est un amalgame de glace et de cailloux, de roches, de sable et de lacs ! Ca monte et ça descend tout le temps. Il nous faudra 1h pour le traverser. Ensuite on remonte un sentier le long des lacs pour atteindre Gokyo. L’arrivée est magnifique, le soleil se couche derrière les montagnes, éclairant le petit village et son lac avec en arrière plan le Cho Oyu. Nous sommes bien contents d’être venus jusque là ce soir !
Kaje nous trouve une chambre dans une lodge, nous dînerons et dormirons au chaud sur de vrais lits avec oreillers ! Youpie !
Dans la lodge nous faisons la connaissance de 3 Australiens qui voyagent aussi avec Tin-Tin. Ils font un circuit semblable au nôtre mais dans l’autre sens. Les guides et sirdar des deux équipes se retrouvent avec plaisir autour du poêle, les porteurs eux se retrouvent à la cuisine. Ils vont très certainement jouer aux cartes ce soir et demain toute la journée !

Alain
Une longue, longue journée! Voilà un résumé de nos 7h! D'abord une mauvaise nuit, interrompue par une colique soudaine, puis le froid fera le reste. Mais à 7h00 le soleil entre dans la tente, quelle joie! Nous partons à 8h30 et grimpons 2h30 pour atteindre le col. Une immense barre rocheuse qui se franchit par la gauche mène à une calotte glaciaire. La température, à cause de la réverbération, est étonnamment chaude. L'arrivée au col nous ouvre un nouveau paysage, et l'on voit la descente. Pic-nic. Nous sommes quand même un peu atteint par l'altitude: nous n'avons pas très faim. En fait, absence de MAM ne veut pas dire absence d'essouflement à la montée. Respirer par le nez permet de limiter sa vitesse, un bon truc! Par contre, plat et descente sont aussi rapide qu'à plus basse altitude!
Néanmoins je fatigue en descendant du col, mais je me reprend un peu en arrivant à Dragnag. Avec Maud nous avons envie de continuer sur Gokyo. Fatigué pour fatigué... Discussion avec Kaji, puis entre Kaji et Nima! OK ! Encore 1 1/2 h, dont une bonne partie pour traverser le Glacier Ngozumpa qui descend du Cho Oyu, recouvert de blocs formant de véritables collines!
Arrivée à Gokyo à 15h30. Ce soir, c'est nuit en lodge! Cool! Nous y rencontrons un couple d'Australiens habitant Dubai. Ils trekkent avec Tin-Tin!

 

Vendredi 5 novembre: Gokyo (4750m) - Gokyo Ri (5360 m) - Gokyo (4750 m)

Dénivelé: +610m -610m.
Horaire: 3h40 total, 2h40 de marche (2h pour le Gokyo Ri, en réalité l'antécime 5360m)

Maud
Une nuit en lodge c’est le luxe : de la place dans la chambre, on peut se tenir debout, logique me direz-vous, mais essayez dans une tente igloo de 2 places ! De vrais lits avec oreiller et puis même si la chambre n’est pas chauffée, il fait moins froid que sous la tente et les toilettes sont au fond du couloir, plutôt qu’au fond du pré ! Nous avons tellement aimé que nous garderons la chambre pour la nuit prochaine, 500 roupies, cela fait moins de CHF 10.-
Après cette nuit somptueuse, nous partons de bon matin à l’assaut du Gokyo Ri. Cette colline qui culmine à 5360m est un merveilleux point de vue. Mais il se mérite, 2h de rude montée pour atteindre son 1er sommet avec ses lungta (drapeaux à prières) qui flottent au vent. De là-haut quatre 8000 sont visibles : le Cho Oyu, l’Everest, le Lhotse et le Makalu. Mais ils ne sont pas seuls et d’autres faces et sommets s’offrent à nos regards émerveillés. En contre bas le glacier Ngozumpa s’écoule couvert de roches, les lacs Gokyo d’un vert turquoise scintillent au soleil et les toits colorés de Gokyo contrastent avec le jaune des pâturages.
Nous restons 1h au sommet à profiter du paysage, puis redescendons en courant pour retrouver Nima et Lapsang qui nous ont préparé le repas : galettes, frites et salade choux-carottes que nous accompagnons de viande séchée et de chocolat noir pour le dessert.
Ensuite Alain décide de se laver les cheveux. Il fait beau et à l’abri du vent il fait chaud. Nous demandons la grande bassine et de l’eau chaude pour faire face à cette opération d’envergure. Comme chez le coiffeur, je lave les cheveux d’Alain. La couleur de l’eau après 2 shampooings n’est pas terrible ! Nous profitons de l’occasion pour faire un peu de lessive.

Alain
Quelle bonne nuit! Enfin pas de réveils nocturnes dus au froid, pas de contorsions pour sortir aux toilettes! Du coup, nous décidons de passer la nuit suivante dans la même lodge.
Cette journée est une journée de repos, car nous ne faisons que le Gokyo Ri et l'après-midi est consacrée au repos-lessive-lavage de cheveux. Quel bonheur!
Nous n'avons pas gravi le vrai sommet, mais l'antécime à 5360m en 2h. La vue est splendide, différente et presque plus impressionnante que depuis le Kala Pattar. L'Everest est toujours aussi massive, et l'on voit plus de sommets: pas moins de quatre 8000, parmi les 8 que compte le Népal: de gauche à droite le Cho Oyu, l'Everest, le Lhotse et le Makalu! Restent le Manaslu, le Kangchenjunga, l'Annapurna, le Dhaulagiri. Au Pakistan le K2, le Broadpeak, le Nanga Parbat et le Gasherbrum I et II. Au Tibet le Shishapangma.
Nous restons au moment au sommet à prendre des photos et plaisanter avec les guides et sirdars dont nous avons fait la connaissance la veille autour du poêle. Puis descente et repos. Ca fait du bien!

 

Samedi 6 novembre: Gokyo (4750 m) - Renjo La (5340 m) - Lungdeng (4400 m)

Dénivelé: +590m -940m, soit -350m pour la journée.
Horaire: 7h10 total, 6h30 de marche (3h20 pour le Renjo La)

Maud
Une bonne nuit en lodge, un bon p’tit déj et nous voici partis pour notre 2ème col : le Renjo La. Il fait beau et chaud, la montée est facile au début, puis la pente se raidit et la neige et les rochers apparaissent. Nous arrivons au col après 3h20 d’efforts. Il fait toujours beau et chaud, étant à l’abri du vent. La vue ressemble à celle qu’on a depuis le Gokyo Ri mais sans le Cho Oyu.
Nous discutons avec un Danois de Copenhague qui a passé ses dernières vacances en Suisse à Saas Fee et des Américains qui nous apprennent la mauvaise nouvelle, à savoir que Bush est réélu ! Il viennent d’un trek au Rolwaling, le bas de cette région est magnifique, très verte avec de jolis villages, par contre le haut n’est pas terrible : froid et que des glaciers couverts de caillasse, ils n’y retourneraient pour rien au monde !
Nous quittons le col pour descendre sur le village de Lungdeng. Kaje se trompe de chemin et nous emmène au village de Arye. Une descente affreuse dans les près et un détour d’une petite heure. Nima n’est pas content … Nous devons dormir dans la lodge (dortoirs à 4), car les porteurs arrivent trop tard pour qu’on puisse monter la tente.
Nous partageons la chambre avec Ruth de Thoune et Roland de Berlin. Dans la salle à manger nous rencontrons 3 Slovènes qui ont fait le Parchamo. Ils n’ont pas suivi la voie normale, car trop crevassée, mais sont montés directement dans la pente ! Il y a eu un accident il y a quelques jours, un touriste français s’est cassé la jambe en redescendant, il a passé la nuit au camp avancé avec d’être évacué en hélico. Nous serons donc prudents !
Nous sommes un peu fatigués du froid, de la marche, de la poussière, du vent et de la nourriture. Nous rêvons de bains chauds, de pizzas et de raclettes !

Alain
Encore une longue journée! D'abord une nuit moyenne avec quelques problèmes intestinaux! Et impossible de me réchauffer avant 22-23h. Bref, pas la forme. Mais comme d'habitude le départ se fait au soleil et le moral remonte! D'après Kaji, nous avons plutôt de la chance avec la météo, parfois c'est couvert à cette période de l'année. Par contre plusieurs discussions nous amènent à penser qu'il fait plus froid que la normale. Chouette le camping!
La montée au Renjo La est belle, dans un décor qui nous rappelle nos sorties en snowboard. Mais nous sommes à plus de 5000m! Un peu de neige agrémente la montée. La fin est assez raide, mais de nouveau la vue est à la hauteur! Les mêmes protagonistes qu'hier, moins le Cho Oyu.
Nous rencontrons un Danois très sympa et quelques Américains, tous passant le col dans l'autre sens. Les Américains confirment ce que nous craignions: Bush est réélu! La discussion s'engage, ils sont pro-Kerry. Est-ce vraiment étonnant de la part d'Américains sortant des USA ?
La descente du col est raide et partiellement enneigée, voire un peu casse-gueule par endroits! Et dire que l'on croise des porteurs montant en tongs... On arrive à un petit lac et le chemin devient plus facile. Nous finissons par arriver à Arye, suite à une une petite erreur de navigation de Kaji. Encore une demie-heure et c'est Lungdeng. Là, petit flottement: il manque 2 porteurs et il est déjà 15h30-16h00. Kaji nous pousse pour prendre une chambre dans la lodge et finissons par accepter. C'est une belle chambre à 4 que nous partageons avec une Suissesse de Thoune et un Berlinois. Logent aussi ici 3 Slovènes qui ont gravi le Parchamo il y a 3 jours. Conditions de neige excellentes, des crevasses les ont obligé à changer d'itinéraire. Ils confirment qu'il y avait beaucoup de vent et que plusieurs cordées ont fait demi-tour!

Dimanche 7 novembre: Lungdeng (4400 m) - Thame (3800 m)

Dénivelé: -600m
Horaire: 3h total

Maud
Après une nuit moyenne, le voisin ronflait terriblement, nous voici repartis pour une petite journée toute en descente jusqu’à Thame. Nima nous a préparé du riz au lait et des pains beignets, je me régale. Alain se concentre sur le riz, il a la courante …
Le chemin est agréable, il longe la rivière. Nous croisons des Tibétains et leurs yacks qui remontent au Tibet. En effet cette vallée mène au Nangpa La, l’un des rares passages entre le Tibet et le Népal. Par endroit les berges de la rivière se sont effondrées et il faut faire un petit détour. Nous longeons de petits villages fait de quelques maisons de pierres avec des champs en terrasse autour. Les champs sont délimités par des murs de pierres sèches. Quelques yacks et vaches broutent l’herbe rase, les femmes ramassent des brassées de bois mort. Les arbres commencent à apparaître, d’abord sous forme de buissons puis leurs tailles augmentent au fur et à mesure que nous descendons. Les thuyas et les pins font à nouveau partie du paysage.
Arrivés à Thame après 3h de marche, nous installons notre tente dans le champ devant la lodge Everest Summiter. C’est la lodge d’Apa Sherpa qui a gravi 14 fois l’Everest. Apa est un personnage très modeste et souriant. Des touristes demandent à être pris en photo avec lui, c’est une star ici !
Nous déjeunons au soleil et à l’abri du vent, il fait chaud, nous sommes en T-shirt. Mais comme d’habitude à cette altitude, les nuages arrivent et masquent le soleil vers 14h. Nous nous replions vers la tente pour une longue après-midi.

Alain
Encore une nuit un peu délicate. D'abord mon voisin du dessous ronfle et n'arrête pas de bouger. Ensuite nouvelle attaque intestinale. Cette fois, c'est les antibiotiques!
Nous partons néanmoins tranquillement vers 8h40 pour descendre dans la vallée le long de la rivière Bothe Koshi. Le chemin est facile et la température se réchauffe. La vallée est celle empruntée par les caravanes de yaks passant par le Nangpa La (5716m), pour ou du Tibet. Nous arrivons gentiment à Thame. Le lit de la rivière est défoncé par les crues lors des moussons. Le terrain est vraiment érodable!
Thame est une petite bourgade. Nous allons dormir sur le terrain de la lodge d'Apa Sherpa, l'homme aux 14 Everest, une légende! Les nuages nous attaquent, il n'est que 14h15. Le fait d'être plus bas signifie aussi être plus sensible à la formation de ces cumulus. Le vent, déjà bien présent lors de notre départ ce matin, maintient une température fraîche.
Le Parchamo est prévu pour mercredi, nous croisons les doigts. Souper dans la lodge d'Apa, c'est la plus belle que nous ayons vu!

 

 

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