Gressoney - La Trinité (It)


Du 1er mars au 5 mars 2004

Une semaine de ski-snowboard-monoski hors piste et rando, en utilisant les remontées mécaniques de la station et en marchant un petit peu. Cette semaine a été organisée par Yvan Killisch de Force 5 à Genève et Xavier Carrard, guide de haute-montagne.

Départ le lundi matin de Genève aux aurores pour rejoindre la station de Gressoney-la Trinité en voiture. Il faut compter environ 3 petites heures de trajet pour rejoindre cette station au fond du Val d'Aoste. La vallée de Gressoney se trouve entre celle d'Alagna-Valsesisa à l'est, bien connue pour son architecture caractéristique des Walser, et Champoluc (Val d'Ayas) et Cervinia à l'ouest.

Nous logeons au Refuge Gabiet, 2375m, charmant refuge-hôtel situé au coeur du domaine skiable de Monterosa-Ski, au dessus du Gabietsee. Nous sommes en effet au sud du massif du Mont-Rose, avec la Pyramide Vincent en ligne de mire au nord. Les chambres à quatre ou deux lits sont confortables et les sanitaires tout neufs, douches chaudes garanties! La nourriture italienne est des plus copieuse et excellente, pasta ou risotto en primo piati, quel bonheur! Bref, c'est le confort des refuges à l'italienne, et c'est bien agréable!

Nous sommes 8 pour cette semaine. Il y a d'abord Xavier Carrard, à skis, qui nous encadre pendant ces 5 jours. C'est un fin connaisseur de la région, qu'il fréquente depuis de nombreuses années. Il y a évidemment Yvan, organisateur, et son épouse Béatrice, tous deux à skis. Nous accompagne encore Christophe, sur son snowboard transformé en monoski magique, Jean-Marc en snowboard et casque, et vos serviteurs les Pius: Maud et Alain, en snowboard. Serge, un ami de Xavier, prof de snowboard ... nous accompagne jusqu'à mercredi. Il sera remplacé jeudi par Aude, l'amie de Xavier.

Il a neigé la semaine précédente et la météo semble plutôt favorable pour le sud des Alpes. On a fait des provisions de Tobleronne et... c'est parti pour une semaine de freeride!

Départ le lundi 1er mars à 7 heure du matin. Il faut compter environ trois heures pour rejoindre Gressoney en passant par le tunnel du Mt-Blanc.


1er mars:
Betlinoforko et Col sans nom au dessus du Gabietsee
2 mars :
Descente Gabietsee-Gressoney et Schrooarxehore
3 mars:
Stolemberg-La Balma, Hochliecht- Vallée Perdue
4 mars:
Zube et Stolemberg, face W
5 mars:
Punta Teltschospetz, versant S

Les noms de lieux utilisés dans les descriptions sont ceux que l'on trouve sur la carte CNS 294 - Gressoney. Peut-être en existent-ils d'autres?

1er mars: Betlinoforko (2905m), +185m, -1075m. Col sans nom au dessus du Gabietsee (2910m), +270m, -540m

Retrouvailles sur le parking au pied du télécabine de Stafal. Nous nous entassons dans les bennes avec tout notre matos: sacs de voyage, sacs à dos, skis, bâtons, surfs, ... Depuis la station intermédiaire du télécabine une petit téléski et une piste bleue nous amène au refuge. Faire du snowboard avec un sac à dos plein à craquer et un sac de voyage dans les mains, c'est pas de la tarte! Au refuge nous prenons possession des chambres. Deux chambres à quatre lits, c'est pas bien grand, mais très confortable et les duvets ont l'air bien moelleux.

Le patron nous sert une assiette de charcuterie et fromages du pays pour remplir nos estomacs qui grognent! Une fois rassasiés nous voilà partis pour nos premières randos. Nous descendons à nouveau au village, par les pistes, pour prendre le téléphérique et le télésiège qui font la liaison avec Champoluc. Du haut du télésiège nous partons en raquettes ou à peaux le long de l'arête durant une petite heure. Le ciel est bleu, la neige est belle, nous sommes en vacances!

La descente débute près d'un petit col. Belle pente de neige striée par quelques traces, mais notre guide sait où trouver des combes peu tracées. Nous nous régalons de cette neige encore légèrement poudreuse. Le panorama sur la vallée de Gressoney est magnifique. Le bas de la descente est un peu moins bon suite à une coulée. De gros blocs et une neige changeante obligent à la prudence. Ensuite c'est la descente dans la forêt, l'itinéraire est très tracé, car on retrouve les skieurs adeptes du hors piste mécanique. Un véritable border-cross. Pas forcément le meilleur en snowboard. Et ce ne sera pas le dernier ...

Nous repartons par les télécabines et montons jusqu'au sommet du domaine. De là nous suivons la piste qui redescend sur la station jusqu'à mi-parcours. Nous rechaussons peaux ou raquettes et nous voilà repartis pour une petite heure de montée. Le but est d'atteindre un petit col (sans nom) qui ferme la combe s'étendant au dessus du Gabietsee. Du col nous n'aurons qu'à nous laisser glisser pour rejoindre le refuge. L'itinéraire est bien sûr déjà tracé, mais une nouvelle fois Léon nous trouve une jolie combe, bien raide et totalement vierge. Quel amour ce guide! Une dizaine de virages dans une poudre de rêve et une lumière de fin de journée, le bonheur est si simple ...

De retour au refuge nous goûtons à la fameuse cuisine italienne: risotto, suppe di verdure, viande et dessert. On ne va pas mourir de faim! Et puis ce soir c'est une soirée spéciale. Le dessert a été commandé d'avance: un gâteau au chocolat. Joyeux anniversaire Léon!

 

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2 mars: Descente du Gabietsee (2370m) à Gressoney, +50m, -740m. Schrooarxehore (2720m), +200m, -200m.

Ce matin le temps est un peu gris, des nuages s'amoncellent sur le Mont-Rose, mais de belles éclaircies apparaissent en direction du Sud. On espère donc une amélioration. Malheureusement c'est l'inverse qui se produit. Les rares morceaux de ciel bleu disparaissent et une grisaille généralisée teinte le paysage. Mais nous n'allons pas nous laisser abattre par si peu.

Départ à 9h depuis le refuge en direction du barrage qui retient le Gabietsee. Un petit quart d'heure de marche avant de se retrouver au sommet de la pente, qui descend jusqu'à Gressoney-la-Trinité. Celle-ci est déjà largement tracée et de plus on est en plein jour blanc. La galère ! Et le pire nous attend, enfin surtout pour les snowboarders et le monoskieur! La neige trafollée a durci pendant la nuit et le bas de la descente est un "sentier" au dessus d'un torrent. D'après Serge, le prof de snowboard, ce n'est pas si terrible, il suffit d'avoir de bonnes jambes. Visiblement on a dû se tromper de paire ce matin, parce qu'on a les dents entrechoquées ... Ça grogne un peu sur le route du retour au télésiège (surtout Alain ...).

Xavier décide d'aller voir ce qui se passe en forêt. La neige y sera certainement meilleure et l'effet jour blanc moins pénible. Petite descente sur le piste avant de chausser les raquettes pour rejoindre un petit sommet au milieu des pistes. La descente en forêt est très agréable, de larges clairières pour enchaîner les virages, une neige bien plus poudreuse et même une petite barre rocheuse à sauter pour Yvan, notre rider fou. Nous voici réconciliés avec le hors-piste! La descente nous ramène sur le bas des pistes en direction du télécabine.

Petite pause réparatrice au "Wunderbar" - qui deviendra notre point de ravitaillement durant cette semaine - pour manger une bonne pizza ou un panini, avant de repartir à l'assaut des cimes. Pendant notre petite agape, le ciel s'est peu à peu déchiré et des rayons de soleil apparaissent çà et là. Ni une, ni deux, nous voilà repartis.

Xavier a repéré un petit couloir hier soir en descendant sur le refuge. Nous prenons donc les télécabines jusqu'en haut et descendons le long de la piste que nous quittons à mi-parcours, pour remonter en direction du col de Schrooarxehore. La pente est un peu chargée et nous gardons nos distances. Xavier fait la trace. Derrière, Christophe se bat avec ses raquettes, il finira par les dompter avant la fin de la semaine! Arrivés au col, une mauvaise surprise nous attend. Le vent a créé un corniche et il a surtout dégagé les cailloux juste en dessous. Trop risqué, décide notre guide. Pas grave, lui dit-on, on va pouvoir descendre par la voie de montée qui semblait bien poudreuse. Effectivement la pente finale, vierge de trace est un vrai régal, 20 cm de poudre et surtout le beau temps qui était de retour.

Les plus fatigués sont ensuite rentrés au refuge et les autres sont repartis pour faire l'un des couloirs du Stolemberg. La Piute était de la partie, bien mal lui en a pris, une faute de carre (et oui, même en snow') et bim bam boum en bas le couloir! Plus de peur que de mal, heureusement ! Retour au refuge par une longue traversée, ouïe ouïe les mollets!. Qu'est-ce qu'on a bien dormi cette nuit-là.

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3 mars : sous le Stolemberg (3110m) à la Balma, +230m, -900m. Hochliecht (3190m) à Stafal par la Vallée Perdue, +120m, -1360m.

Départ à 9h avec la première benne. C'est devenu notre routine!. Du sommet des installations une vingtaine de minutes suffisent pour rejoindre un col avant le Stolemberg. De ce col nous plongeons sur le versant face à la vallée d'Alagna. La neige est soufflée, dure et trafollée sur le haut, mais cela s'améliore dans le milieu de la pente. Des dérapages pour certains, des virages pour les plus courageux! Puis une belle pente avant de rejoindre un itinéraire balisé et les remontées mécaniques. Et là, ça vaut le déplacement! Retour en arrière dans les années 50 et les premiers "paniers" qui montaient les skieurs aux sommets des pentes. Il faut courir derrière la panier et sauter dedans, on peut tenir à deux dans un panier. Du grand art! Ensuite on profite d'une montée à l'air libre. Personnes sensibles au vertige, fermez les yeux! Après cette expérience intéressante nous prenons un téléphérique qui doit dater de la même époque et qui nous dépose au sommet de la Punta Indren, vers 3235m.

La vue sur le Mont Rose est magnifique, le panorama est époustouflant! Le Grand Combin à l'extrême droite, les Jorasses, le Mont Blanc, le Grand Paradis, la Vanoise, même le Viso est visible plein sud! Plus à gauche, la plaine du Pô et les Alpes Slovènes! Nous avons vraiment l'impression d'être au coeur de l'Arc Alpin, beaucoup plus qu'à Chamonix. Aucun fond de vallée n'est visible, les sommets enneigés s'étendent à perte de vue!

Normalement nous avions prévu de partir en direction de Malfata. Mais au vu de la foule qui s'y presse nous partons dans la direction opposée en direction de Hochliecht. Une fois de plus Xavier avait repéré depuis les pistes une pente faisable, au-dessus de la Vallée Perdue. Une belle montée au soleil qui nous amène au dessus d'une pente ... intéressante. C'est plutôt raide, et un peu exposé. L'enneigement est juste suffisant et il faut surfer sur des oeufs, mais la neige est bonne (orientation ouest) et nous sommes les seuls à avoir eu cette idée, merci Léon! Un rétrécissement nous oblige à quelques dérapages contrôlés, avant de rejoindre une belle grande pente sous la barre rocheuse que nous venons de passer. Nous rejoignons alors la Vallée Perdue et les glaciers qui descendent du Mont-Rose. Dieu que c'est beau! Passages à raz les séracs, ambiance haute-montagne, avant la forêt de mélèzes, où la neige de printemps est très agréable. Et surtout qu'il n'y a pas d'autres traces que les nôtres. Puis nous retrouvons notre boarder-cross de lundi et notre fameux Wunderbar pour une pizza et une bonne bière!

A nouveau une belle journée et une dernière descente dans une très grande ambiance. Les plus courageux repartiront taquiner les couloirs autour du refuge. Les autres s'affaleront sur les transats de la terrasse du refuge pour admirer le coucher de soleil. Christophe, notre monoskieur, prendra une leçon de ski avec Yvan au grand bonheur des spectateurs ! Position chasse-neige assurée pour les premiers virages !

C'est ce soir que Serge nous quitte et rentre à Leysin. Merci pour tes conseils et tes petits trucs pour mieux surfer (dramatique ces contre-rotations nuisibles!).

C'est également ce soir qu'Aude (2e moitié de Xavier) nous rejoint pour nos dernières randos. Bienvenu!

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4 mars: Col Zube (2874m) - Alagna, +275m, -1675m

Voilà deux jours que notre guide nous parle de Zube, de ce vallon sauvage et magnifique avec ses petits villages abandonnés en hiver. Nous nous réjouissons de pouvoir constater tout cela de nos propres yeux. Départ avec la première benne à 9h. Nous repartons sur nos traces de lundi soir, mais obliquons à gauche pour rejoindre le col Zube au lieu du col sans nom. La montée est très agréable, peu de conversions pour les skieurs, la trace s'enfonce dans un immense plateau blanc enserré entre les montagnes. L'arrivée au col Zube et la vue qui se dégage d'un coup sur toutes les Alpes italiennes, autrichiennes et slovènes ainsi que la plaine du Pô sous le brouillard est à couper le souffle.

Du col nous basculons dans le vallon de Zube. Notre guide ne nous avait pas menti, l'endroit est magnifique. Nous sommes seuls au monde et rien ne vient perturber la tranquillité du vallon. La neige est excellente et bien que ce parcours soit bien connu et déjà tracé, Léon nous trouve toujours des pentes vierges. Comment fait-il? Il fait grand beau et le soleil commence à taper sérieusement. Petite pause au premier village pour enlever vestes et polaires qui rejoignent les sacs à dos. A partir de ce village, la descente devient moins intéressante. Les grandes combes sont derrière nous et il nous restent les chemins et de petites pentes en neige de printemps pour rejoindre le fond de la vallée et le village d'Alagna. Fort heureusement il a neigé en abondance, même dans la forêt et nous n'aurons pas besoin de déchausser. Le parcours est parfois un peu sportif en snowboard, mais le décor est somptueux et nous pouvons admirer ces fameux villages Walser!

Depuis le village d'Alagna nous reprenons les remontées mécaniques qui nous amènent à la Punta Indren. Non sans avoir fait une petite pause-panini au bar du Freeride Paradise ! On ne va tout de même pas changer les bonnes habitudes. Il est déjà 14h. et nous sommes tous un peu fatigués. De plus le temps commence à se couvrir. Plutôt que de redescendre sur Gressoney par Salsa et risquer de ne pas pouvoir remonter au refuge en télécabine, Léon nous entraîne vers le Stolemberg pour descendre sur Endre et rejoindre ainsi la station intermédiaire, par cette longue traversée qui fait siffler les mollets des snowboarders !

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5 mars: Punta Teltschospetz (2720m) - Stafal, +220m, -890m

Dernier jour de cette semaine. Chacun refait ses bagages et vide sa chambre avec une légère mélancolie. En plus le temps s'est couvert et des bancs de brouillard envahissent la vallée et s'accrochent aux sommets. Nous redescendons à ski ou en télécabines toutes les affaires pour remplir les voitures. Léon nous emmène pour notre dernière course, skier les pentes sud de la Punta Teltschospetx. Nous partons par le télécabine jusqu'à Gemschhore et descendons par les couloirs en direction de Endre. Depuis là nous collons les peaux ou chaussons nos raquettes pour une heure de montée en direction de la punta Teltschospetx, nous nous arrêterons au col, point 2720 sur la carte suisse.

L'ambiance est étonnante: chaleur, brouillard, soleil. Une nouvelle fois nous sommes absolument seuls, les seules traces que nous croisons sont celles d'un petit lynx. La descente est tout simplement merveilleuse, pas une trace et une neige transformée très agréable à surfer. Le brouillard s'est momentanément dissipé, heureusement car il ne faut pas manquer le petit goulet qui permet de passer la barre rocheuse. Sinon il est obligatoire de remonter et de le chercher, c'est le seul passage ! Nous rejoignions la station de Gressoney par le bas des pistes, il est 12h30. L'heure d'une pizza ou d'un panini sur la terrasse du WunderBar, avant de rentrer sur Genève avec des souvenirs plein la tête.

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La vie au Refuge:

Le refuge Gabiet situé au milieu des pistes, ressemble plus à un hôtel 1* qu'à un véritable refuge. Les chambres à 2 ou 4 lits sont très confortables et toutes chauffées individuellement. Les lits sont douillets: couette, coussin et matelas d'excellente qualité. Les douches à l'étages sont neuves, la pression est bonne et l'eau chaude coule à profusion.

Le patron Sandro Gabiet est un amour d'hospitalité. Tous les matins il vous remplit votre thermos d'un thé bien chaud et bien sucré. Il vous mitonne avec son cuistot de bons petits plats à l'italienne, on vous recommande les lasagnes! Il prépare les feux de cheminée au salon et à la salle à manger pour le soir. De plus son refuge-hôtel est d'une propreté toute suisse et tenu d'une main de maître.

De retour après une bonne journée de ski le choix entre une bière au bar et refaire sa journée avec les potes ou s'affaler dans les canapés du salon devant la télé ou la cheminée était un choix cornélien. Mais tous le monde attendait 19h avec beaucoup d'impatience, histoire de se remplir l'estomac de pastas et autres bonnes choses!

Au refuge, on était un peu comme chez nous, bien au chaud !

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Quelques histoires drôles:

Durant cette semaine nous avons parfois souffert du jour blanc, d'une neige pas terrible, de courbatures le matin, d'asthme durant les montées pour certaines, mais nous avons surtout passé de bon moments. Serge, le clown de l'équipe, ne ratait pas une occasion de faire le pitre. Yvan et ces moments de folie, Jean-Marc et ses conquêtes féminines, Christophe qui se met au ski, les filles qui n'en font qu'à leur tête, on a finalement beaucoup rit ! Voici quelques images prises sur le vif qui en témoignent !

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Merci encore à Yvan de qui a organisé cette semaine.

Merci à Xavier - Léon notre guide adoré qui a su nous trouver de belles pentes et qui pour nous a décroché la lune;

et surtout merci à toute l'équipe pour la bonne humeur et les souvenirs partagés et vivement l'an prochain qu'on remette çà !