Itinéraire commun à l'ascension du Mont Blanc par les 3 Monts. Donc du monde sur une bonne partie de l'itinéraire!

Une nouvelle fois nous allons changer d'itinéraire au dernier moment. Partis pour faire la face nord du Maudit, nous changeons d'avis dans la face, neige farineuse et vent à décorner des chamois ! Néanmoins une belle journée ensoleillée et nous étions seuls au sommet ... Pas comme sur la grande bosse (Mt-Blanc) où la foule se pressait.

Debout à 3h, nous quittons les Cosmiques vers 3h45 après une courte nuit de sommeil. Un fin croissant de lune jette une lueur blafarde sur les séracs du Tacul. Les chenilles de frontales des "Mt-Blanctistes" sont déjà au niveau de l'épaule du Tacul et nous avons la paix. L'itinéraire a été largement chamboulé par la chute des séracs de la semaine dernière, il monte maintenant droit dans le pentu, les mollets chauffent déjà. Nous sommes accueillis à l'épaule par un vent frais et légèrement tempétueux. Nous nous laissons descendre dans la large selle du col du Maudit. Puis nous traversons sous les séracs et restons à droite pour monter la pente raide du Maudit. A mi-hauteur nous décidons de continuer en direction du col du Mont Maudit sur la droite plutôt qu'en direction de la gauche et du point 4336 qui permet de rejoindre l'itinéraire de la Küffner. Beaucoup de vent, de séracs, de rimayes et la neige est farineuse ... La pente raide entre la rimaye et le col du Mont Maudit est en glace, mais équipée d'une corde fixe. Donc pas de problème si ce n'est le canardage de morceaux de glace par la cordée qui nous précédait ! Du col du Mont Maudit on peut soit suivre l'arête en mixte à gauche, soit suivre sur 200m la trace horizontale et bifurquer à gauche dans le versant ouest et rejoindre ainsi le sommet par de magnifiques pentes de neige. Très bonnes conditions de neige dure, voire en glace par endroit. Descente par le même itinéraire.

Au sommet une vue magnifique sur le Mt Blanc, la Noire de Peuterey, Tour Ronde, Dent du Géant, Jorasses et le bassin de la Vallée Blanche. Mais toujours du vent frais, donc on est pas resté longtemps.

Au retour nous avons malheureusement assisté à une chute juste au dessous des cordes fixes. Une personne seule, non encordée, a roulé sur 150m avant de sauter une barre de séracs. Sentiment de fatalité de voir cette personne rouler, rouler, rouler, sans pouvoir s'arrêter et prendre de la vitesse à chaque mètre. Rien à faire si ce n'est d'appeller l'hélico. Le malheureux était encore en vie d'après un guide qui a vu l'accident d'en bas. On est donc redescendu bien gentiment en faisant attention à chaque pas ! La montagne est belle, mais elle peut se montrer parfois terrible. On est bien peu de chose ....